04 avril 2025
Nathalie Broyelle à la Chapelle d’Aspremont – Juin 2025
Une œuvre entre contrainte et métamorphose.
Le travail de Nathalie Broyelle, qui progresse par séries, est une exploration de la manière dont la Femme, emprisonnée, à travers l’histoire, l’art et les croyances, dans des schémas sociologiques, moraux et des héritages religieux ou historiques, cherche à s’en libérer.
Cette dialectique - épanouissement et contrainte, enfermement et liberté - génère les tensions qui traversent le corps féminin : sensuel et abîmé, fort et vulnérable, désirable et entravé.
Aussi, utilisant des médiums variés – dessin, peinture, installation, gravure, couture – Nathalie Broyelle explore les représentations de la femme pour révéler leur ambiguïté et suggérer une métamorphose pour dépasser sa condition.
« Arachnées » évoque une féminité qui se défend, ou la femme devient hybride, mi-femme mi-araignée, à la fois piégée et prédatrice.
Dans les « Saintes Agathes », le corps martyrisé devient un espace de résilience, où les blessures se recousent au fil rouge, à la fois cicatrice et acte de réparation.
Dans « Chair Aimée », elle explore la dualité du corps érotisé et sacrifié, « matière charnelle à la fois sublimée et torturée, entre Caravage et Bacon » selon Janaka Samarakoon.
« Miroir » joue sur la disparition et l’illusion, ou l’image initiale se dédouble et se transforme, laissant apparaitre des présences presque surnaturelles.
« Disparition » pousse ce processus encore plus loin : la matière picturale elle-même s’efface, coule et se dilue, effaçant le corps pour mieux en suggérer la trace.
Dans la série des « Florigine », une superposition de feuilles déchirées, dentelles, calques, cousus à la machine, dessine des pétales de fleurs, métaphore du sexe de la femme. La fleur éclôt, c’est le printemps de la féminité.
Dans les « Entraves échevelées » est exploré le paradoxe de la beauté féminine, à la fois célébrée et réprimée. Plus une femme est belle, plus elle est enfermée. Ses propres atours deviennent des liens, et ses cheveux, symbole de séduction se transforment en entraves.
Au fil de ces séries, son travail révèle l’oscillation constante entre résistance et soumission.
Nathalie Broyelle poursuit ainsi une œuvre où l’histoire de l’art, la mythologie et la matérialité du geste créatif s’entrelacent pour donner une voix à ces figures féminines en tension, entre destin subi et transformation.
À la Chapelle d’Aspremont en 2025, ces séries seront présentées.
Cette réflexion sera matérialisée par une installation évolutive, une toile qui se tisse et se déploie au fil du temps, jusqu’à rendre l’espace impénétrable. Mais l’incertitude demeure : chaque exposition est un territoire d’expérimentation, et l’installation finale ne se dévoilera qu’au dernier moment.
Partager cet article
03 mars 2025
11 janvier 2025
05 octobre 2024
04 septembre 2024
03 septembre 2024
22 juin 2024
06 mai 2024